Commémoration de la victoire du 8 mai 1945

Discours de Nathalie Aubin, maire
En présence de Romain Billot, Huguette Fossat et Nadia Zekryty, adjoint.e.s

Aujourd’hui, les Hauxois et Hauxoises n’ont pu se déplacer pour rendre hommage physiquement à ceux et celles qui ont combattu contre l’Allemagne nazie.
Je vais donc m’adresser directement à vous dont les noms sont inscrits sur ce monument :

Vous avez combattu au péril de votre vie pour que nous puissions vivre libres et en paix. Vous avez combattu un régime qui excluait et supprimait des pans entiers de l’humanité estimant que des hommes et des femmes n’avaient pas le droit de vivre parce-qu’ils et elles, de par leur choix de vie, ne correspondaient pas aux critères définis par quelques-uns. Nous pensons également à tous ceux et celles qui n’ont pas perdu la vie dans ce combat mais en sont revenus blessé.e.s, invalides, veufs, veuves, orphelin.e.s… Nous pensons à tous les combattant.e.s de l’ombre.

Nous nous souvenons du programme d’action du Conseil National de la Résistance, adopté le 15 mars 1945 sous le beau nom des « Jours heureux » :

La première partie, intitulée « Plan d’action immédiate », concentre l’ensemble des mesures à prendre en vue de la libération du territoire et de la restauration de la souveraineté nationale
Viennent ensuite :
– des mesures politiques comme le rétablissement de la démocratie, du suffrage universel et de la liberté de la presse,

– des mesures économiques caractérisées par «l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie» et qui consiste donc en ce qu’on appellera généralement les nationalisations et qui est exprimé dans le texte comme «le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques»,

– des mesures sociales et notamment un réajustement important des salaires, le rétablissement d’un syndicalisme indépendant et des délégués d’atelier et « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État».

Dans cette période de confinement sanitaire causée par la crise du covid19, nous devons rappeler combien notre système de santé  joue un rôle important dans cette gestion de crise et permet de  résister à sa dangerosité malgré le manque de moyens de l’hôpital public mis à mal depuis des décennies et l’eugénisme forcé par ceux-ci.

Le 8 mai n’est pas la victoire d’un peuple contre un autre peuple, c’est la victoire de l’Humanité contre sa propre barbarie, et parce que cette barbarie n’a toujours pas désarmé, nous devons chaque jour réaffirmer nos valeurs républicaines et nous battre pour la construction obstinée d’un monde plus fraternel et plus solidaire.

C’est par vos combats, vos vies perdues que nous vous disons : “plus de haine de l’autre mais respect, fraternité, ouverture et accueil sans restriction de tout un chacun, seront la spécificité d’un village que nous voulons plus que jamais solidaire face aux évènements à venir après cette crise sanitaire“.

Vive la république, Vive la France, Vive la sociale !